Bonjour François-Xavier,
C’est en vous écoutant au début du mois de janvier 2016, à l’occasion de la sortie du film-documentaire « Mon
Maître d’Ecole », d’Emilie Thérond, que j’ai eu envie de vous contacter, au nom de l’Association des Anciens de
Sainte-Croix dont vous faites partie en tant qu’Ancien Elève. Nous serions heureux de parler de votre parcours
professionnel et des souvenirs de vos années passées à Sainte-Croix dans le prochain bulletin annuel, sur fond de
votre actualité.
Je sais de vous ce que l’on récolte dans les médias. Vous êtes une personnalité qui intrigue. Vous passez d’une
carrière de fiscaliste à New York, à humoriste - j’avais apprécié votre premier one-man show à Montparnasse
« Demaison s’envole », en 2007 -, à aventurier dans l’émission de Frédéric Lopez « Rendez-vous en Terre Inconnue
chez les Raïka », à producteur.
Et après ?
Vous avez 42 ans et vous êtes papa d’une petite fille.
Vos études : Sciences-Po, Maîtrise de Droit, Cours Florent.
Vos métiers : Avocat fiscaliste à New York, retour à Paris où vous devenez Comédien, Humoriste, et Producteur.
Vos rôles dans 36 films : on se souvient de « Coluche, l’histoire d’un mec », le rôle le plus marquant de votre jeune
carrière et qui vous vaut d’être nommé au César du Meilleur Acteur en 2009, « Le Petit Nicolas », « Tellement
Proche », « Divorces », « Moi Michel G. Milliardaire Maître du Monde », «La Chance de ma Vie », « Comme des
Frères », « La Tête en Friche », « Nicostratos », « Sans Laisser de Traces », « Le Premier Jour du Reste de ta Vie »
et dans 3 séries dont : « Disparue ».
Vous êtes producteur du film documentaire « Mon Maître d’Ecole ».
Vous endossez depuis peu le rôle de Propriétaire du Théâtre de l’Œuvre, une petite salle intimiste située au fond
d’une impasse de la rue de Clichy dans le IXème arrondissement de Paris.
Vous et Sainte-Croix : je sais juste que vous êtes de la promotion 1991, que vous aviez comme délégués de classe ;
Patrice Béliard, Caroline Euvrard et Paul Jeorger.
Avant de vous poser quelques questions je suis allée voir votre documentaire.
« Mon Maître d’Ecole », est en salle depuis le 13 janvier 2016.
A St Just-et-Vacquières, Jean-Michel Burel, maître d’école d’une classe à plusieurs niveaux, commence sa dernière
année scolaire avant la retraite. L’instituteur enseigne la tolérance et la sagesse au même titre que l’orthographe et
les mathématiques. Il mène son programme avec détermination. Il s’évertue à soutenir les élèves pour leur donner
confiance et les élever plus haut. À travers les yeux d’une ancienne élève, Emilie Thérond, aujourd’hui réalisatrice, se
dessine une école intemporelle où la rigueur se conjugue avec la bonne humeur, une école où la liberté commence
avec le respect de celle des autres. Une école qui appartient à tous et au domaine universel de l’enfance.
Je suis sortie de cette projection, émue, attendrie. Je retiendrais quelques paroles de Monsieur Burel :
« Apprendre à être des hommes et femmes responsables, à être autonome, à s’intégrer, à accepter la différence, à
respecter, à ne pas discriminer, les mots peuvent tuer…
Un professeur et des élèves qui se régalent, l’école est la maison de tous, c’est savoir faire la paix, c’est la mémoire,
la tolérance, la passion, c’est transmettre l’émotion, on grandit en tombant dans l’école de la vie, réussir ensemble …
Un décrochage c’est trouver une solution, un échec n’est jamais définitif et peut emmener vers la réussite, l’école
de la patience, la pédagogie, l’encouragement...»
C’est un film documentaire qui fait du bien surtout en ce moment et que l’on devrait même passer dans les écoles…
Alors pour quelles raisons avez-vous produit Le film-documentaire « Mon Maître d’école » ?
François-Xavier DEMAISON : C’est un vrai coup de cœur, et j’ai voulu le produire pour qu’il soit vu par le plus grand
nombre. J’ai été bouleversé par la réalisatrice Emilie Thérond. Elle retrouve son Maître d’école, qui lui a transmis
et donné de belles valeurs. Cet instituteur, Monsieur Burel est un bonhomme vraiment touchant par son charisme,
sa bonté et qui enseigne la tolérance. J’ai une Vraie affection !
Combien d’années avez-vous passé à Sainte-Croix ?
J’ai été scolarisé à Sainte-Croix de la 11 ème à la Terminale sans redoubler, j’ai eu mon Bac B !
Donc ça fait pas mal d’années…
Avez-vous rencontré un instituteur ressemblant à Monsieur Burel ?
Oui, J’ai eu un Monsieur Dolléans, mon professeur de français en 4 ème à Sainte-Croix, (qui après est parti à Sainte-
Marie de Blois), Il m’a fait jouer dans la pièce « Occupe-toi d’Amélie » de Feydeau en classe de 4 ème , nous avions
joué Salle Pleyel. Je me souviens qu’après la représentation il nous avait tous emmené boire un verre dans un
café, et on était rentré tard (vers minuit !). Monsieur Dolléans est un homme hors norme, qui m’a fait aimer le
théâtre. Quelle tendresse !
Ça a changé ma vie. Il était plein d’attention à mon égard et c’était un vrai bonheur.
Pour vous, quelles sont les qualités essentielles d’un enseignant ?
La bienveillance, j’ai un grand respect pour les enseignants même s’ils sont parfois chahutés, ils sont courageux, ils
transmettent. J’idéalise peut-être cette fonction mais ils devraient être plus valorisés, j’ai une profonde admiration
pour eux. Monsieur Burel à lui seul est un véritable hommage à tous les enseignants du monde.
Quels sont les professeurs qui vous ont marqué ? Avez-vous gardé des contacts avec certains ?
Forcément Monsieur Dolléans, on se rencontre parfois et on refait le monde ! Il vient voir mes spectacles, on a une
relation privilégiée.
Quels sont les souvenirs qui vous reviennent spontanément de vos années passées à Sainte-Croix ?
Je me souviens : Du voyage à Rome en 5 ème ,
De l’abbé Robin, un homme magique,
Du 75 ème anniversaire de Sainte-Croix où j’ai joué pour la première fois une pièce de théâtre salle Pleyel devant un
public où on ne devait pas m’entendre puisque je n’étais pas sonorisé, quel trac, c’était énorme d’être à Pleyel,
De la piscine du boulevard Inkermann,
Des après-midi en plein air,
De François Polgar, mon frère a fait partie des petits chanteurs de Sainte-Croix…
Que de souvenirs…et de regards bienveillants…
Avez-vous conservé des copains de classe de Sainte-Croix ?
Oui et je suis toujours en contact avec Damien Chambonnière (1992) qui vit à Levallois, Paul Jeorger (1991) et
Patrice Beliard (1991) qui travaille à New York. Ce sont des amis.
Vous étiez quel genre d’élève ?
J’étais un élève dans la moyenne de la classe, j’ai été très bon élève en 5 ème . En math j’étais nul, j’ai eu 3 au Bac !
Je me souviens tout de même d’une certaine cruauté sur les cours de récréation…
Pensez-vous que Sainte-Croix a participé à votre réussite professionnelle ?
Sainte-Croix comme Sciences Po sont des écoles qui donnent des bases, à nous de les dépasser, c’est important.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves de Sainte-Croix pour réaliser leurs rêves ?
Il faut garder ses rêves d’enfants en essayant d’avoir une base et de la dépasser vers ses rêves « des racines et des
ailes »… Moi, je rêvais de faire de la scène.
Les parents sont souvent inquiets, ils sont rassurés de voir leurs enfants réussir leurs études.
Mais le monde est tellement fou, il faut être un peu plus fou que lui, la sagesse sert à s’écouter et à ne pas hésiter
à faire un pas de côté. Il faut être un peu souple…
Quels sont vos projets pour 2016 ?
Je remonte sur scène pour mon nouveau spectacle, je suis en tournée dans toute la France en 2016 et je finirai par
10 dates à l’Olympia en janvier 2017.
En janvier 2016 est sorti « Arrête Ton Cinéma » de Diane Kurys avec Sylvie Testud, en juin 2016 sortira « Comment
J’ai Rencontré mon Père » de Maxime Motte avec Isabelle Carré, ainsi que «Avis de Tempête » sur l’affaire Kerviel
où je joue le rôle du patron de la salle des marchés.
Merci infiniment et à bientôt.
Entretien réalisé par Catherine Ruèche (Bureau du Comité des Anciens)
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